60 Minutes : la référence de l'information à la télé
"Le plus grand succès de l’histoire de la télévision", peut se vanter CBS.
Presque rien n'a changé depuis la création de 60 Minutes en 1968. Le générique est resté basique : un chronomètre sur lequel les secondes s’écoulent. La présentation est sommaire : un "correspondant" assis devant un mur d’image. Le contenu est classique : des reportages d’une dizaine de minutes sur des sujets d’actualité.
60 minutes n’a pas besoin d’une débauche de moyens pour attirer chaque semaine plus de 15 millions de téléspectateurs. Diffusée le dimanche soir à 19 heures, l’émission de CBS est une véritable institution. Elle a déjà recueilli 75 Emmy Awards, les récompenses de la télé américaine. Depuis 1999, une deuxième version est même diffusée le mercredi, 60 minutes II.
Ce dimanche, 60 minutes proposait une interview de l’ancien basketteur Michael Jordan, le portrait saisissant d’un jeune handicapé mental, prodige au piano, et un reportage sur un soldat détenu pendant 39 ans par la Corée du Nord après avoir déserté l’armée américaine.
A la fin de chaque émission, un éditorialiste vient commenter un sujet d’actualité. En ce moment, c’est Andy Rooney qui chaque semaine, face caméra depuis son bureau désordonné, critique la politique de George W. Bush en Irak.
Souvent, l’émission a une telle influence qu’elle devient elle-même un sujet d’actualité. En 2004 par exemple, c’est elle qui a révélé le scandale des tortures à la prison d’Abu Ghraib. Plus récemment, 60 Minutes a créé la polémique, à cause d'un reportage supervisé par le présentateur vedette Dan Rather. A quelques semaines des élections présidentielles, un document était censé prouver les traitements de faveur dont aurait bénéficier George W. Bush pour ne pas aller faire la guerre au Viet Nam. Il s'agissait en fait d'un faux grossier. Dan Rather a dû démissionner de son poste de présentateur du journal du soir. Mais le succès de 60 Minutes n'a pas souffert durablement de ce "rathergate".